Le pansement hydrocolloïde est un pansement de la cicatrisation en milieu humide constitué de substances semi-synthétiques capables de former un gel lorsqu'elles sont mises en contact avec la peau, gel qui va ensuite permettre d'optimiser la cicatrisation mais qui est souvent nauséabond (attention à ne pas confondre avec une surinfection de la plaie).
Les hydrocolloïdes ont tous en commun le respect de l'exsudat et son contrôle par gélification, l'imperméabilité à l'eau et aux bactéries, l'adhésion à la peau saine et non à la plaie et l'élasticité qui les rend conformables aux reliefs osseux.
Le pansement hydrocolloïde est constitué de 2 ou 3 couches. La couche interne est formée de polymères de carboxyméthylcellulose (CMC) auxquels s'ajoutent de la pectine et/ou de la gélatine. La couche externe est composée de film de polyuréthane à ou de polyester/polyamide.
En fonction de
- la quantité par boite (5 - 10)
- la taille du pansement et la forme du pansement
La prise en charge des pansements hydrocolloïdes est assurée pour les plaies chroniques :
-sans distinction de phase;
-ou en phase d'épidermisation en cas de traitement séquentiel.
Les plaques adhésives minces et transparentes sont également prises en charge en cas d'escarres chez l'adulte et chez le sujet âgé pour protéger la peau lorsqu'elle est au stade de la rougeur (urines, macération).
Pour choisir un pansement hydrocolloïde, il faut :
- tenir compte de la taille et de la localisation de la plaie (il existe des formes spéciales pour le sacrum ou le talon) ;
- de la forme de la plaie ;
- de l'épaisseur du pansement
De façon générale, pour les pansements utilisés dans la cicatrisation des plaies aiguës ou chroniques, la prescription des produits doit indiquer les conditions de mise en place et de renouvellement du pansement sélectionné.
- Nettoyer la plaie au sérum physiologique
- Sécher délicatement le pourtour de la plaie
- Appliquer le pansement au contact de la plaie
- Renouveler le pansement à saturation
Eviter les antiseptiques, antibiotiques et produits colorés sur la plaie, car ils masquent le stade de la plaie et augmentent le risque de résistance des germes pathogènes.
Si la plaie est insuffisamment humide :
- user largement de sérum physiologique à la pose du pansement
- ou appliquer en grande quantité un pansement hydrogel isotonique
La prise en charge est assurée pour:
- Penser à prévenir la formation d'escarres en utilisant des supports d'aide à la prévention et au traitement (matelas, coussins…)
- Dans le cas d'insuffisance veineuse, penser à surélever les pieds du lit, ne pas avoir trop de couvertures, ni dormir dans une pièce surchauffée
- Sensibiliser le patient aux produits de contention veineuse dans le cas d'ulcère veineux (chaussettes, bas, collants, bandes)
- Suivre une alimentation équilibrée voire hyperprotéinée (complémentation orale si besoin)
- Faire boire pour une bonne hydratation du patient (1.5 à 2 litres d'eau par jour)
- Masser et surveiller les zones à risque par un massage effleurage (ne pas pétrir)
- Ne pas ouvrir le pansement sans avis du médecin et de l'infirmière
- En cas de fuites urinaires ou fécales, utiliser des protections adaptées pour lutter contre la macération (penser aux étuis péniens pour les hommes)
Le pansement hydrocolloïde est adapté aux plaies peu ou moyennement exsudatives avec des berges saines et sans surinfection.
Il est également utilisé comme pansement secondaire adhésif lorsqu'il est transparent sur des plaies sans surinfection.
TVA : 19.6% - Tarifs et Lpp applicables au 1er septembre 2010.
Lorsque le produit est inscrit à la LPPR (liste des produits et prestations remboursables) et que le patient bénéficie d'une mutuelle ou est pris en charge à 100 %, on observe généralement un remboursement intégral.
Les risques d'utilisation des pansements hydrocolloïdes sont un bourgeonnement excessif, réductible par des corticoïdes locaux, un eczéma de contact à l'adhésif, très rare, et une macération de la peau autour de la plaie en cas de plaie très exsudative sans réelle conséquences pour la cicatrisation.
Autre effet indésirable : l'odeur. En effet, les hydrocolloïdes se délitent dans les plaies au contact des exsudats, pour former un gel brun jaunâtre, souvent malodorant.
Enfin, l'hydrocolloïde peut se décoller, les bords s'enroulent et le pansement se détache. Cela est particulièrement visible pour des pansements mal adaptés ou collés sur des zones de frottement ou de flexion.
D'une façon générale, il n'existe pas de pansement miracle, mais un choix varié de pansements pouvant s'adapter à différents cas.
Deux choses à retenir :
- une plaie chronique signifie une plaie évolutive et donc un pansement qui change. Si une plaie n'évolue plus :
° contrôler l'état général du patient et en particulier sa nutrition et son hydratation
° vérifier que le protocole du pansement est respecté
° adapter le pansement si nécessaire
- un pansement efficace pour un patient à un moment donné ne signifie pas qu'il sera de la même façon efficace sur un autre patient voire le même patient à un autre moment.
