Le pansement hydrocellulaire est un pansement permettant la cicatrisation en milieu humide.
Il est généralement composé de trois couches :
- une couche interne qui constitue une zone de transfert - elle n'adhère pas à la plaie mais à son pourtour ;
- une couche intermédiaire, extrêmement hydrophile, permet de surcroît le maintien en milieu humide, indispensable à la cicatrisation, sans pour autant induire une macération ;
- la couche la plus externe, film semi-perméable de polyuréthane extra mince, autorise les échanges gazeux avec l'extérieur tout en étant imperméable aux liquides et aux bactéries.
Il présente un haut pouvoir absorbant et maintient l'humidité nécessaire au phénomène de cicatrisation sans pour autant former de gel.
Il n'est pas odorant, ne se délite pas, ne laisse pas de résidus et est très peu allergisant.
Dépend :
- du nombre de pansements par boite : 5 - 10 - 16
- de la taille du pansement
- de la forme : géométrique standard sous forme générique, non standard sous nom de marque
- adhésif et non adhésif
La prise en charge des pansements hydrocellulaires est assurée pour :
- les plaies aiguës, sans distinction de phase;
- les plaies chroniques en phase de bourgeonnement en traitement séquentiel.
Pour choisir un pansement hydrocellulaire, il est important de :
- tenir compte de la taille et de la localisation de la plaie (il existe des formes spéciales pour le talon, le sacrum ou encore les plaies cavitaires)
- savoir si la plaie est moyennement ou fortement exsudative (certaines marques ont développé des pansements hydrocellulaires adaptés à la quantité d'exsudats)
- connaître l'état des berges (privilégier un pansement non adhésif pour des berges fragiles et adhésif pour des berges saines)
- existent sous forme de plaques ou tridimensionnelles, adhésives ou non adhésives
- Les pansements hydrocellulaires dits de forme anatomique sont plus particulièrement conçus pour les plaies de localisation particulière.
De façon générale, pour les pansements utilisés dans la cicatrisation des plaies aiguës ou chroniques, la prescription des produits doit indiquer les conditions de mise en place et de renouvellement du pansement sélectionné.
On conseille de changer tous les jours les pansements sur des plaies surinfectées ou si le protocole du pansement choisi le requiert, et à saturation sur des plaies non surinfectées.
- Nettoyer la plaie au sérum physiologique
- Sécher délicatement le pourtour de la plaie
- Appliquer le pansement au contact de la plaie
- Choisir un pansement adhésif pour des berges saines et un pansement non adhésif pour des berges fragiles (à fixer avec une bande)
- Renouveler le pansement à saturation sur une plaie non surinfectée, ou tous les jours sur une plaie surinfectée ou si le protocole du fabricant le précise
Eviter les antiseptiques, antibiotiques et produits colorés sur la plaie, car ils masquent le stade de la plaie et augmentent le risque de résistance des germes pathogènes.
Si la plaie est insuffisamment humide :
- user largement de sérum physiologique à la pose du pansement
- ou appliquer en grande quantité un pansement hydrogel isotonique
Le pansement hydrocellulaire est plus particulièrement utilisé pour les plaies chroniques exsudatives sans surinfection, de la phase de bourgeonnement à la phase d'épidermisation totale.
- Penser à prévenir la formation d'escarres en utilisant des supports d'aide à la prévention et au traitement (matelas, coussins…)
- Dans le cas d'insuffisance veineuse, penser à surélever les pieds du lit, ne pas avoir trop de couvertures, ni dormir dans une pièce surchauffée
- Sensibiliser le patient aux produits de contention veineuse dans le cas d'ulcère veineux (chaussettes, bas, collants, bandes)
- Suivre une alimentation équilibrée voire hyperprotéinée (complémentation orale si besoin)
- Faire boire pour une bonne hydratation du patient (1.5 à 2 litres d'eau par jour)
- Masser et surveiller les zones à risque par un massage effleurage (ne pas pétrir)
- Ne pas ouvrir le pansement sans avis du médecin et de l'infirmière
- En cas de fuites urinaires ou fécales, utiliser des protections adaptées pour lutter contre la macération (penser aux étuis péniens pour les hommes)
Le pansement hydrocellulaire sans argent est plus particulièrement utilisé pour les plaies chroniques exsudatives sans surinfection, de la phase de bourgeonnement à la phase de cicatrisation.
TVA : 19.6% - Tarifs et Lpp applicables à partir du 1er septembre 2010.
Les formes plaques et tridimensionnelles doivent présenter des propriétés de drainage (absorption/TTVE), mesurées selon la norme EN 13726-1 (chapitre 3.3) et supérieures ou égales à 30 g/100 cm²/24 h.
Les formes permettant le remplissage de plaies cavitaires doivent avoir les propriétés d'absorption mesurées selon la norme EN 13726-1 (chapitre 3.2) et supérieures ou égales à 8 g/g d'échantillon/24 h.
Lorsque le produit est inscrit à la LPPR (liste des produits et prestations remboursables) et que le patient bénéficie d'une mutuelle ou est pris en charge à 100 %, on observe un remboursement intégral sur les formes planes.
Un supplément peut être réclamé sur les formes spécifiques.
Il n'existe pas de pansement miracle, mais un choix varié de pansements pouvant s'adapter à tel ou tel cas.
Deux choses à retenir :
- une plaie chronique signifie une plaie évolutive et donc un pansement qui change. Si une plaie n'évolue plus :
° contrôler l'état général du patient et en particulier sa nutrition et son hydratation
° vérifier que le protocole du pansement est respecté
° adapter le pansement si nécessaire
- un pansement efficace pour un patient à un moment donné ne signifie pas qu'il sera de la même façon efficace sur un autre patient voire le même patient à un autre moment.
